Ode à la pluie

tombe la pluie mélancolique

sur les trottoirs alentours

du ciel chagrin ouvre l’écluse

frappe le sol de ta musique

comme l’enfant sur son tambour

bruits sourds et obliques

qui ont l’écho de la brume

sur les pavés mouillés

Tombent pierreries automnales

aux diamants sans tranchants

aux colliers argentins

coulent tes perles

sur la frange du jour

pluie, dernière rosée

l’ultime baiser

avant que la neige

n’envahisse le jardin

le ciel une dernière fois

se penche et l’étreint

Pluie, nettoie la nature

de sa grisaille

rallume les couleurs

aux feuilles éteintes des arbres

dépoussière mon âme

car le ciel n’est jamais plus bleu

qu’après l’averse

que l’été a engourdie

la terre jamais plus offerte

qu’après la pluie